Il existe en français une gradation descendante entre trois
principaux registres de langue :
- Registre soutenu : J'ignore ce qui est advenu.
- Registre courant : Je ne sais pas ce qui s'est passé.
- Registre familier : J'sais pas c'qu'y a eu.
- ex:une baffe (familier) une gifle(courant) un soufflet (vieux ou littéraire ) la construction des phrases ,l'ordre des mots ,varient d'un registre à l'autre :
ex:moi c'type ,je l'aime pas (registre familier ,phrase segmenté négation incomplète )
je n'aime pas cet homme (registre soutenu ou courant )
Le registre courant correspond à un langage correct, tant du point
de vue lexical que syntaxique : les phrases sont quelquefois complexes,
les principales règles de syntaxe sont respectées, avec quelques
tolérances (quelques ellipses et quelques abréviations lexicalisées).
C’est le style attendu dans les échanges de type professionnel ou officiel,
lorsque la communication est impersonnelle et implique une distance
entre les interlocuteurs: c'est le langage du professeur à ses élèves,
de l’homme politique en train de faire un discours, du présentateur
de télévision, du journaliste faisant un reportage. Le registre courant
est celui qu'on emploie aussi dans des situations d'interviews ou dans la communication orale avec des services commerciaux ou administratifs.
Les formes et le vocabulaire du registre courant oral sont généralement
admises à l'écrit.
- Le registre courant nous servira de repère afin d’évaluer le niveau
- soutenu et le niveau familier.
Remarquons que le terme jargon ne désigne pas un registre
particulier, mais plutôt le vocabulaire particulier attaché à une
communauté particulière, un milieu professionnel, politique, sportif,
etc. (jargon juridique, jargon informatique…).Dans le registre
courant (ou standard),
on respecte les règles de la langue. C'est le français
qu'on emploie à l'école et dans l'administration.
Caractéristiques:
-Langage correct.
-Mots compris par tout le monde.
-Phrases complexes simples (relatives, subordonnées
de temps, etc.)
Ex: -livre –mort –colère –habiller -inviter,...
-Il vient d'acheter une belle voiture.
Registre soutenu [Dans le registre soutenu (soigné ou recherché),
c'est la langue utilisée dans le roman et la poésie.
Caractéristiques:
-Langue correcte
-Le vocabulaire est rare, recherché, littéraire.
-Des figures de style (métaphore, métonymie...).
-Inversion de sujet.
-Des phrases complexes.
-De longues phrases avec de nombreuses subordonnées.
Ex: -ouvrage –trépas –courroux –vêtir -convier,...
-Le firmament / l’azur (pour le ciel)
-D’où m’appelles-tu?
-Déjà la nuit en son parc amassait un grand troupeau d’étoiles
vagabondes. (Du Bellay
Le registre soutenu (ou soigné) est non seulement correct,
mais il bénéficie d’une surveillance extrême.
Employé surtout dans la littérature et la rhétorique, ce registre utilise
principalement :
- Des phrases pouvant être longues (alors appelées périodes),
- avec une syntaxe souvent complexe :
Je me suis tellement accoutumé ces jours passés à détacher
mon esprit des sens, et j’ai si exactement remarqué qu’il y a fort peu
de choses que l’on connaisse avec certitude touchant les choses
corporelles, qu’il y en a beaucoup plus qui nous sont connues
touchant l’esprit humain, et beaucoup plus encore de Dieu même,
qu’il me sera maintenant aisé de détourner ma pensée de la
considération des choses sensibles ou imaginables, pour la porter
à celles qui, étant dégagées de toute matière, sont purement intelligibles. (Descartes - Méditation quatrième)
Le firmament / les cieux / l’azur…
Pour : « Le ciel… »
- Des figures de style recherchées :
Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d’étoiles vagabondes. (du Bellay)
Pour : « Déjà la nuit tombait et on apercevait les premières
étoiles. » (métaphore filée)
- L’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif (à l’oral comme à l’écrit) :
Il fallait qu’il vînt.
Pour : « Il fallait qu’il vienne. »
- Le passé simple et le passé antérieur de l’indicatif (à l’oral) :
Je le vis quand je revins.
Pour : « Je l’ai vu quand je suis revenu. »
- La forme interrogative directe inversée :
D’où m’appelles-tu ?
Pour : « D’où est-ce que tu m’appelles ? »
- L’inversion du sujet après certains adverbes de liaison (tels que :
- aussi, ainsi, peut-être, etc.) :
Ainsi, ai-je dû écourter mes vacances.
Pour : « Ainsi, j’ai dû écourter mes vacances. »
Il existe un degré supérieur au niveau soutenu, principalement utilisé
dans la poésie et la tragédie, et qui use d’un vocabulaire spécifique,
de constructions archaïques ou sophistiquées, etc. C’est le registre
sublime (ou encore, littéraire, noble ou relevé).
Dans certaines situations d’énonciation, le choix du registre
Registre familier (mec, boulot, cinoche, roupiller).Dans
le registre familier, la langue est très relâchée, c'est celle
qu'on parle dans la rue, avec les amis...
Caractéristiques:
-Des mots familiers.
-Vocabulaire relâché
-Suppression de"ne"dans la négation.
-Des mots abrégés (par exemple, télé au lieu de télévision).
Ex:-J'sais pas. -Tu viens pas au ciné? -J'ai pas l'temps,
j'dois bosser.
-copain –resto –mec –dico -mécano... [
Le registre familier n’est pas totalement correct, mais il demeure admis
sous certaines conditions. Il correspond au langage courant mais
avec un grand nombre de libertés. Comme son nom l’indique,
ce registre est surtout employé entre proches, entre personnes
appartenant à une même communauté sociale dans laquelle
tout formalisme peut être atténué, et il suppose, en principe,
l’absence de tout lien hiérarchique rigide entre les interlocuteurs
(membres de la famille, amis, camarades de classe, collègues de travail…).
Ce registre utilise :
(1)Au bureau, un de mes collègues, sa femme, elle a eu un bébé.
Pour : « La femme d’un collègue du bureau a eu un bébé. »
(2)T’es là ? / phone / p’tit dèje / une deuch’…
Pour : « Tu es là ? / téléphone / petit déjeuner / une deux chevaux… »
- La forme interrogative directe (par changement intonatif,
- sans inversion ni mot interrogatif) :
(3)Tu m’appelles d’où ?
Pour : « D’où est-ce que tu m’appelles ? »
- La forme interrogative avec est-ce que au lieu de l’inversion :
(4)Est-ce qu’il est là ?
Pour : « Est-il là ? »
- Un vocabulaire familier, parfois chargé de nuances affectives ou sociales diverses:
(5)Les guibolles / la frimousse / les quenottes…
Pour : « Les jambes / le visage / les dents… »
(6)J’ai pas bien dormi cette nuit.
Pour : « Je n’ai pas bien dormi cette nuit. »
- Le pronom sujet on à la place de nous :
(7)Nous, on viendra.
Pour : « Nous, nous viendrons. »
- L’utilisation du présent de l’indicatif à valeur de passé :
(8)S’il fait un pas de plus, le train l’écrase.
Pour : « S’il avait fait un pas de plus, le train l’aurait écrasé. »
Pour: On_est_ensemble / ils_ont_attendu / Je les_ai vus arriver
Voici cinq séries de deux mots ayant la même signification, l’un est de niveau
soutenu et l’autre de niveau familier : passionné / mordu ; endommager /
esquinter ; paumer / égarer ; effroi / frousse ; tuyau / renseignement.
Complétez chacune des dix phrases suivantes en choisissant un mot parmi
ceux des cinq séries ci-dessus. Soyez attentif à la syntaxe et au vocabulaire
utilisés dans la phrase de manière à choisir le mot du registre correspondant.
• Où ai-je donc pu .................. mes lunettes ? • Nous avons frôlé la catastrophe.
Finalement notre véhicule n’a été que légèrement ..................
mais quel .................. mon cher ! • Ton pote, c’est vraiment un ..................
de rock. • Je tiens ce .................. de personnes bien informées. • J’te dis
pas la .................. : on s’est arrêté à vingt centimètres du précipice ! • Zut,
j’ai .................. mes binocles ! • J’ai loupé mon tiercé : Paul m’avait filé un
.................. crevé. • Père est un .................. de cinéma: il fréquente assidûment
les ciné-clubs. • Ce chauffard a .................. ma bagnole !
Courant ; soutenu ; familier :
- Choir tomber ; dégringoler
- Véhicule ; voiture ; bagnolle
- Labeur ; travail turbin
- Décridibiliser ; critiquer ; casser du sucre sur le dos de la personne
- Cesser ; arrêter ; stopper
familier, courant, soutenu
une bagnole, une voiture, une automobile
un boulot, un travail, une profession
une baraque, une maison, une habitation
bouffer, manger, déguster
marrant, drôle, hilarant
la trouille, la peur, la couardise
la veine, la chance, heureux hasard
quelle galère, que d'ennuis, quelle situation embarrassante
fais gaffe, attention, prends garde
Réponses:
langage familier: un pif • un toubib • un gosse/un môme • un copain
•un pote • des godasses • casse-pieds • crécher • louper
langage courant: un nez • un médecin • un enfant • un ami •
des chaussures • fâcheux habiter • rater
langage soutenu: médecin • un ami • des chaussures • ennuyeux
• demeurer • manquer
langage familier: J’cassais la dalle quand j’l’ai vue, la nana qu’j’ai
dans la peau.
langage courant: J’étais en train de manger quand j’ai rencontré
celle que j’aimais tant.
langage soutenu: Je me restaurais quand entra dans ma vie celle
pour qui je brûle d’une passion folle.
LANGAGE COURANT / LANGAGE SOUTENU / LANGAGE FAMILIER
livre = manuel = bouquin
maison = demeure = baraque
morceau = fragment = bout
fatigué = las = crevé
la peur = effroi = frousse/trouille
amoureux = épris = entiché
un homme = un mâle = un mec
voiture = automobile = bagnole
Où est-ce que vous avez garé votre automobile? – langage soutenu
Où as-tu garé ta voiture? – langage courant
Où tu as garé ta bagnole? – langage familier
a Qui est-ce qui a gagné?
b Tu ne vas pas y aller à pied!
c Il va falloir que je m’en aille.
d Où est-ce qu’on va maintenant?
e Tu es mon pote, n’est-ce pas vrai?
f Tu n’es pas au courant?
a. Ce costume est démodé.
b. J’ai raté mon examen.
c. Ce travail me convient.
d. Il est très amoureux d’elle.
e. C’est un grand enfant d’une dizaine d’années.
f. Nous avons habité à Paris pendant plusieurs années.
Lucien: Dis donc, tu n’es pas au courant?
Yves: De quoi?
L.: Frédéric s’en est allé avec la jeunne fille de Cyrille qui lui a volé
tout son argent.
Y.: Tu ne peux pas répéter, je n’ai rien compris, moi!
L.: Frédéric, l’ami d’Alain, qui habite dans la petite localité à trois
kilomètres d’ici... Il s’est enfui avec Jasmine.
Y.: La jeune fille de Cyrille?
L.: C’est ça, tu as finalement compris. Eh bien, Jasmine
lui a volé son argent.
Y.: C’est pas beau, ça! Mais qui est-ce qui t’as dit ça?
L.: La soeur de Cyrille. Je l’ai eue sur son portable....
Dis, tu n’as pas une cigarette?
Y.: Je n’en ai plus. Je suis sans argent en ce moment, je n’ai
pas touché mes allocations familiales.
L.: Bon, alors tu viens? J’ai garé ma voiture près d’ici.
[source: Mariana Popa, Limba franceza, L1, manual pentru
clasa a XI-a, Editura Humanitas, 2006, p. 24]
Publié par: Radu Iliescu le jeudi, janvier 17, 2008 | Libellés
Exercices de lexique, Humanitas L1 clasa XI, registres de langue | 