"Ma guerre d'Algérie", par le général Glavany
Dans le massif de l’Ouarsenis.
« On nous expédia ensuite très loin dans l’ouest, dans le massif de l’Ouarsenis, au sud d’Orléansville, où je retrouvai, à la tête du P.C.A. local, mon camarade Jean-Pierre Rozier, ancien pilote d’essais comme moi. Et ce fut le même enchaînement de reconnaissances, d’appuis-aériens et de tirs « Pirate » au soleil d’août qui rendait nos Alouettes brûlantes. Comme assez souvent depuis l’Akfadou, fidèle à mes souvenirs de sous-lieutenant du 1er choc, je participai au sol aux opérations et j’eus, un jour, à connaître le capitaine Sergent du 1er REP dans un « coup » assez rude. Après quinze jours de détente en Bretagne, je rejoignis le PC du général Saint-Hillier, d’abord à Molière – un nom qu’on ne retrouvera plus jamais sur les cartes – puis à Teniet-el-Haad en bordure de la plus belle forêt de cèdres d’Algérie, une des dernières. Nous poursuivîmes ces opérations jusqu’à la fin du mois de septembre, jusqu’à l’évanouissement total des fellaghas réfugiés ailleurs.
Dans ces régions, nous n’avions plus alors en face de nous de grande « katibas » organisées et pouvions, à juste titre, considérer que nous étions vainqueurs sur le terrain. Mais le terrorisme urbain persistait et, sur le terrain même, des petites bandes fluides nous condamnaient à attaquer, à attaquer sans cesse et à tuer. Totalement intégré à cette division parachutiste dont j’étais solidaire, je restais néanmoins un aviateur et gardais ma liberté d’esprit et de jugement. Si je n’étais pas lassé des combats – car l’allégresse des combats, cela existe – je voyais avec consternation ce beau pays peu à peu crucifié tandis que l’amertume des officiers montait tout autour de moi devant une politique qu’ils ne comprenaient point. »
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