La lettre du prophete Mohamed à César * * *
« Au nom de Dieu, celui Qui fait miséricorde, le Miséricordieux, de Mohammed,
fils de ‘Abdallah à Héraclius, empereur de Byzance.
* * Que la paix soit sur quiconque suit la voie droite.
Je t’appelle à l’Islam. Convertis-toi et tu seras sauvé, et Dieu te récompensera doublement. Si tu te détournes, tu auras pris sur ton compte les pêchés des laboureurs.
(Dis : « Ô gens du livre venez à une parole commune entre nous et vous : nous n’adorons que Dieu, nous ne lui associons rien, nul parmi mous ne se donne de Seigneur, en dehors de Dieu. S’ils se détournent dites-leurs : « Attestez que nous sommes vraiment soumis)
Coran 3,64
Le Hadith d’Abou Soufian
** Abou Soufian et ses compagnons se présentèrent à Héraclius qui dit à son interprète : « Demande-leur lequel parmis eux est le plus proche de celui qui prétend être un Prophète. » Abou Soufian répondit : « C’est moi. » Car il était le seul à appartenir à la famille de ‘Abd Manaf. César lui ordonna de s’approcher et s’adressa à son interprète :
« Dis à ses compagnons que je lui ai ordonné de s’approcher pour lui demander des renseignements sur cet homme qui prétend être un Prophète de Dieu, et qu’ils doivent rester et assister au dialogue afin qu’ils puissent le démentir au cas où il cachera la vérité. » Puis il s’adressa à Abou Soufian : « Quelle est la descendance de cet homme ?. »
-Il est issu d’une grande lignée.
-Avant de prétendre être Prophète, le traitez-vous de menteur ?.
-Non.
-L’un de ses pères, était-il un roi ?
-Non.
-Ses partisans sont-ils des gens favorisés ou défavorisés ?
-Ce sont plutôt des défavorisés.
-Le nombre de ses partisans va-t-il en augmentant ou en baissant ?
-Ils augmentent ?
-Y en a-t-il parmi ses partisans qui se sont révoltés et ont abjuré ?
-Non
-A-t-il déjà manqué à une promesse ?
-Non…Nous observons avec lui une trêve dont nous ignorons l’évolution.
-Ainsi ; vous l’avez combattu ?
-Oui
-Comment cela c’est-il passé ?
-La victoire était tantôt aux Qouraïchites tantôt aux musulmans.
-Que Prêche Mohammed ?
Il nous ordonne d’adorer un Dieu unique sans lui attribuer de rivaux, et nous interdit d’adorer les dieux de nos ancêtres. Il prêche la prière, l’honnêteté, la chasteté, la loyauté, la fidélité aux engagements et la restitution des dépôts.
A présent, je sais que cet homme est un Prophète, un envoyé de Dieu. Si ce que vous dîtes est vrai, il régnera bientôt sur ce territoire. Je suis prêt à lui jurer fidélité.
L’empereur de Byzance de rendit à Homs où il s’enfermera dans un bâtiment et s’adressa ainsi au peuple :
A ces mots, la foule rugit de colère et se précipita sur les portes qu’elle trouva fermées. César prit la situation en main et dit à la foule indignée : « Je voulais seulement m’assurer que vous tenez à votre religion » ; aussitôt la foule se calma. La passion du pouvoir avait ainsi triomphé de son désir de se convertir à l’Islam ; Héraclius s’abandonna au pêché, entraînant son peuple avec lui, comme l’avait prédit le Prophète. Cependant il renvoya Dihia, l’émissaire du Prophète, avec tact.
« Ô peuple de Byzance, je vous demande de prêter à Mohammed un serment d’allégeance : vous n’en seriez que plus fort. »
Abou soufian raconta ensuite qu’à ses mots une vague de murmures traversa la salle et qu’il fût obliger de sortir avec ses compagnons. Une fois dehors, il leurs dit : « Je vois que le fils d’Abou Kabcha inspire de la crainte au roi des descendants d’Asfar lui-même. »
Alors, César lui dit :
* « Je t’ai interrogé sur son ascendance, tu m’as répondu qu’il est de bonne ascendance. Il en est ainsi des Prophètes ; je t’ai demandé si quelqu’un avait prétendu être Prophète avant lui ; tu m’as répondu par la négative ? Sinon, j’aurai pensé qu’il ne faisait qu’imiter un autre ; je t’ai demandé si vous l’aviez accusé de mensonge, tu m’as répondu que non. Ce lui qui s’abstient de mentir aux hommes ne saurait mentir à Dieu ; je t’ai demandé s’il y avait un roi parmi ses ancêtres ; tu m’as répondu que non ; Si tu m’avais dis le contraire, j’aurais pensé qu’il ne faisait que réclamer son droit au trône ; je t’ai demandé si ses partisans étaient plutôt favorisés ou défavorisés ; tu m’as répondu qu’ils étaient plutôt défavorisés, or, d’habitude , ce sont les plus défavorisés qui suivent les Prophètes ; je t’ai demandé s’ils allaient en augmentant ou en diminuant ; tu m’as répondu qu’ils augmentent ; il en est ainsi de la foi, qui s’affirme progressivement ; je t’ai demandé s’il y en a parmi ses partisans qui ont abjuré par indignation ; tu m’as répondu que non ; il en est ainsi de la foi qui adoucit les cœurs ; je t’ai demandé si vous l’aviez combattu ; tu m’as répondu par l’affirmative, en ajoutant que la victoire était tantôt de votre côté, tantôt du sien ; c’est ainsi que les Prophètes tombent et se relèvent ; je t’ai demandé ce qu’il prêchait, tu m’as répondu qu’il prêchait la prière, l’honnêteté, la chasteté, la loyauté, la fidélité au engagements et la restitution des dépôts ; je t’ai demandé s’il avait jamais manqué à sa parole ; tu m’as répondu par la négative. Or les Prophètes ne connaissent pas la perfidie.
Sa correspondance avec les rois
A son retour de Houbayda vers la fin de l’an six de l’hégire, le Prophète
se mit à adresser des lettres aux rois de la terre, les appelant à l’Islam.
Il scellait ses lettres d’une bague en argent, et les signait : « Mohammed, Prophète de Dieu. » Il envoya une lettre à César, roi de Byzance avec Dihia Al Kalbi, qui devait la lui remettre par l’intermédiaire du gouverneur de Basra.
La lettre au préfet de Basra
* Le prophète
envoya une lettre au préfet de Basra par l’intermédiaire d’Al Hareth Ben ‘Omeir Al Azdi. Quand ce dernier atteignit Mou’ta, un village dans la région du Cham, il fut intercepté par Charchabil Ben ‘Amr Al Ghassani qui lui demanda où il allait. Il lui répondit qu’il se rendait au Châm. L’autre lui demanda : « Tu es probablement un émissaire de Mohammed ? » Ayant répondu par l’affirmative, il fut tué. Ce fut le seul émissaire du Prophète à être assassiné. Ce dernier en éprouva un grand chagrin.
La lettre à Houadza Ben ‘Ali
Le Prophète
envoya une lettre à Houadza Ben ‘Ali, roi de Yamama avec Salit Ben ‘Amr Al ‘Amiri. Elle était rédigée ainsi :
De Mohammed, le Messager de Dieu à Houadza ben ‘Ali ; Salut à quiconque suit le chemin.
« Au nom de Dieu, celui Qui fait miséricorde, le Miséricordieux :
Sache que l’Islam se répandra sur toute la terre. Si tu te convertis, tu seras sauvé et maintenu dans les fonctions. »
Houazda écrivit en réponse :
« J’ai apprécié ce que tu prêches. Sache que je suis moi-même un poète et un grand orateur, hautement redouté par les Arabes. Consolide mon pouvoir, et je suis prêt à te suivre. »
Après avoir lu cette missive, le Prophète
déclara :
« Il n’aura même pas une parcelle de terrain. Qu’il périsse et que tout
ce qu’il détient en main disparaisse. »
Houadza ne tarda pas à mourir, après la conquête de la Mecque.
La lettre à Mouqaouqas *
**
Le Prophète envoya une lettre par l’intermédiaire de Hateb Ben Abi Balta’a à Al Mouqaouqas, préfet d’Egypte et représentant d’Héraclius. La lettre était rédigée ainsi :
*
« Au nom de Dieu, Celui Qui fait miséricorde, le Miséricordieux.
De Mohammed, le Messager de Dieu à Al Mouqaouqas, roi d’Egypte. Salut à quiconque suit la voie droite.
Je t’appelle à l’Islam ; si tu te convertis, tu seras sauvé, et doublement récompensé. Si tu te détournes, tu auras mené ton peuple à sa perte. (O gens du livre ! Venez à une parole…(se réverez au verset pré-cité).
Hateb remis la lettre à Al Mouqaouqas à Alexandrie. Après l’avoir lue, ce dernier dit : « Qui l’aurait empêcher s’il était vraiment Prophète d’appeler la vengeance de Dieu sur ceux qui l’ont expulsé de sa propre ville ? »
Hateb lui répliqua : « Jésus, fils de Marie, était un Prophète de Dieu, et il ne s’est point vengé de ceux qui voulaient le tuer, jusqu’au jour de son ascenssion au Ciel. »
* Al Mouqaouqas déclara: “Ce que tu dis là est fort juste. Tu es un sage ; s’en doute à l’exemple de celui qui t’envoie. J’ai examiné le cas de ce Prophète, et j’ai constaté qu’il ne force pas ses disciples à faire ce qu’ils ne devraient pas faire ni ne les prive de leurs désirs légitimes. Je ne crois pas en lui le sorcier qui pervertit ni le faux prédicateur ; bien au contraire ; il a tout d’un Prophète : le pouvoir de sonder le monde invisible, de prédire les événements à venir et la croyance au salut. J’étudierai la question. »
D’Al Mouqaouqas, roi des coptes à Mohammed, fils de ‘Abdallah. Je te salue.
Il écrivit en guise de réponse au Prophète :
« Au nom de Dieu, celui qui fait miséricorde, le Miséricordieux.
J’ai lu la lettre, et j’en ai bien saisie le contenu car je savais qu’un Prophète apparaîtra au Châm. J’ai bien reçu ton émissaire, et t’ai envoyé deux jeunes filles très appréciées chez nous ainsi que des vêtements et un mulet. »
Le Prophète
épousa l’une des deux jeunes filles, Maria (après sa conversion) qui lui donna un fils Ibrahim. Hassan Ben Thabet épousa l’autre. Quant à Al Mouqaouqas, il ne se convertit point.